Des tiers-lieux pour mieux CO-habiter sur la Terre
Notre époque nous bouscule. Dépassement de sept des neuf limites planétaires définies par le Stockholm Resilience Centre comme assurant l’habitabilité de la Terre, des structures socio-économiques bloquées en mode « production infinie dans un monde fini », des organisations politiques qui favorisent et amplifient les inégalités sociales, l’exclusion et le racisme. Beaucoup de défis se dressent face à nous ! Notre époque est probablement charnière entre des modes de vie qui mettent en danger les populations humaines et un mode de vie en équilibre avec le vivant.
Nombre de penseurs se sont emparés de cette polycrise intrinsèquement liée aux bouleversements écologiques.
Le philosophe Alexandre Monin et ses comparses d’Origens Media Lab parlent de redirection écologique, l’ancien professeur de développement durable Jem Bendell suggère une Adaptation Radicale selon 4R (Résilience, Renoncement, Restauration et Réconciliation), l’anthropologue Bruno Latour nous invite à réfléchir à « Où attérir ? », Bill Mollison et David Holmgren concepteurs de la permaculture nous donnent des clefs pour concevoir des systèmes humains qui réparent et agradent nos environnements… En effet,
il s’agit de penser, mais surtout, d’expérimenter comment ré-habiter nos territoires de vie, proches ou lointains. En prenant en compte, à l’instar d’Edgar Morin, nos impacts sur le Local et le Global. Joliment résumé par Frédéric Bosqué de l’écosystème Tera (47) : le Glocal. Évaluer nos besoins, au regard des besoins de tou.te.s, de tout le reste du vivant et des éléments naturels nécessaires au maintien de la Vie : CO-habiter juste !
Nous vous invitons dans ce numéro à explorer comment ré-habiter nos territoires. À réfléchir au rôle que peut jouer la dynamique tiers-lieux dans ce mouvement de réinvention de nos façons d’habiter la Vie. Mais aussi, comment l’habitat peut faire naître ou alimenter la dynamique tiers-lieux en offrant des lieux sécures qui favorisent l’émancipation et la rencontre. Nous questionnerons l’opportunité qu’offrent les tiers-lieux pour favoriser le pouvoir d’agir des habitants d’un territoire et l’opportunisme de politiques publiques qui se désinvestissent de certains terrains ou sujets jugés, non rentables.
Nous espérons que vous serez inspiré.e.s par les expériences hors tiers-lieux, des réflexions et des retours d’expériences qui nous ont tapés dans l’œil et mis.e.s en joie.
Belle promenade sur le chemin de la CO-habitation !
SOMMAIRE DE LA REVUE
Parlez après le Bip Sonore
- Le logement passerelle, un tremplin pour l’accueil
- Un espace d’émancipation pour habiter son quartier
- Une location de voyage ou d’affaire responsable
- J’en ai rêvé… du biscuit à la Révolution des oeillets !?!
- Réhabiliter les fermes en logements sociaux paysans
- Se soulever et atterrir
DOSSIERS
- FEED BACK : De l’accueil à l’habitabilité
- EN CHANTIER : La solidarité, un chantier à partager
- RADIO MOQUETTE : Déconstruire pour (re)construire, fabriquer pour faire tiers-lieu
La Bonne Recette
- L’hospitalité
- Le « Permis de Construire Solidaire »
Tronche de tiers-lieux
- La vieille école
Mode d'emploi
- Rejoindre une communauté d’hospitalité
- Lancer une permanence « Permis de Construire Solidaire »
L'Avis de l'expert•e
- Dépasser la propriété par le démembrement
CONTRIBUTIONS
Mélissa Gentile, Sophie Baux, Tiphaine Verrier de la Coopérative Tiers-Lieux ; Pauline Palassy ; Stéphane Grasser de l’ARBAN ; Nathalie Célarié de Pas si loin ; Élise Levet de l’Agence Elma ; Émilie Lordemus ; Réseau Téla ; Karine Oudot de La Vieille Ecole ; Prosper Wanner des Oiseaux de Passage ; Christophe Thomas, Les Ch’tites Maisons Solidaires ; Martin Dassieu des Compagnons Bâtisseurs ; Maud Carrichon – PTCE SA ; Kathleen Boquet de Renouveau paysan ; Killian Wieber de l’agence Isolat ; Antoine Ruiz-Scorletti du RoseLab ; Thibault de Novoloco, Foncière solidaire ; Louis Michel de la Compagnie des tiers-lieux ; Séverine Toulis de La Maison Forte.
