Pourquoi mettre en œuvre des projets coopératifs, pourquoi choisir des outils libres et ouverts ?

Article extrait de la Revue sur les tiers-lieux N°8 | sept. 2021

Laurent Marseault - Innovation-pédagogique.fr

On pourrait vous dire 1 + 1 = 3, tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin, que la concurrence ce n’est pas bien et que la coopération c’est super… Et vous endormir joliment mais là n’est pas le propos.

D’une part, ré-affirmer que la coopération, l’action de faire œuvre commune, de faire ensemble, est simplement une singularité poussée à l’extrême par l’animal nommé Homo sapiens. Sans poils, sans griffes, sans plumes et autres accessoires le genre Homo n’aurait pas fait long feu sans sa capacité à faire équipe pour gérer sa survie. Et ça semble avoir pas mal fonctionné, alors, déjà, coopérons pour ré-affirmer notre Humanité. Le Self made man ne restera qu’une argutie de l’histoire.

Mais surtout, il est possible que les quelques problèmes auxquels est confrontée notre humanité ne semblent pas pouvoir être résolus par un homme seul derrière un bureau.

Les urgences sociales, climatiques, environnementales et j’en passe et des meilleures devront être solutionnées collectivement. Si l’on attend simplement que chacun reste dans une logique de changement individuel sans élaborer et mettre en oeuvre collectivement des futurs possibles désirables, je crains que le genre Homo ne laisse sa trace que comme joli fossile de l’histoire de cette planète qu’il aura dévastée avant de disparaître.

Il y a un tout petit peu urgence (certains pensent qu’il y a le feu à la maison), en tous cas, il est grand temps d’unir nos énergies, initiatives, expérimentations, afin de co-élaborer un avenir viable et désirable.

Il est donc urgentissime que les acteurs dits "de la transition" coopèrent. Certes coopèrent au sein des équipes et projets mais là est moins notre propos que le fait que les équipes coopèrent aussi entre elles.

Il faut absolument que cette coopération soit ouverte et leur partage sincère.

Comme il est inacceptable qu’un médicament, un vaccin soit réservé à des personnes riches ou puissantes. Il est inconcevable, irresponsable vu le contexte qu’une méthode, un outil, un concept, une esquisse de solution pertinente ne soit pas partagée sincèrement pour aller vers des solutions pour tous.

C’est dans ce cadre que l’articulation d’outils non propriétaires et de contenus ouverts sincèrement partagés mais protégés comme étant des communs fait sens politique.

Est-il possible pour les chantiers précédemment évoqués d’utiliser des outils de réseaux dit "sociaux" dont les contenus soient triés pour vous par un algorithme, afin de susciter des pics d’ocytocine, vous enfermant dans une jolie bulle pensée pour vous ?

Est-il possible que les contenus partagés sur ces réseaux dits sociaux puissent disparaître du jour au lendemain au bon vouloir et soient utilisés comme bon leur semble par les propriétaires de ces réseaux ?

Mais est-il possible que les solutions, outils, méthodes bénéfiques à notre humanité soient privatisés par une structure, une association, une collectivité locale, une université , alors qu’il est urgent qu’ils soient utilisés largement pour le bien de tous et largement diffusés, adaptés, amplifiés ?

Nous pensons que les outils libres et les contenus protégés et partagés comme étant des communs font parfaite synergie pour ces transitions nécessaires pour de nouvelles humanités viables et désirables articulées en archipel d’îlots féconds.

Bibliographie indicative

cooperations.infini.fr | Michel Briand

Au tournant d’une activité professionnelle comme responsable de formation à l’IMT Atlantique, Telecom Bretagne et de trois mandats d’élus à Brest, voici maintenant un espace d’expression autour des communs, de la coopération et des démarches contributives. Il regroupe des contributions sur ces sujets liées à mes activités antérieures. J’y démarre l’écriture d"histoire de coopérations", une cinquantaine d’interviews pour expliciter ce qui motive une personne à coopérer, au sens d’un partage sincère qui donne à voir, relie et mutualise. Ce projet, plus personnel, est complémentaire de mon implication dans Bretagne-Educative, Bretagne Creative, Innovation Pédagogique, Vecam et autour des communs. Il prolonge aussi mes activités, celles passées, mon action municipale à Brest, mes veilles, co-écriture et mises en lien.

Makers - Enquête sur les laboratoires du changement social

Isabelle Berrebi-Hoffmann, Marie-Christine Bureau, Michel Lallement

La révolution technologique dont l'imprimante 3D n'est qu'un des vecteurs les plus médiatiques a d'abord été portée dans des espaces qui ressemblent davantage à des garages qu'à des laboratoires de pointe. Animés par une même volonté de bricoler, détourner, récupérer, inventer, leurs promoteurs, les makers, sont à l'origine d'un mouvement culturel de transformation, par la pratique, des manières de faire, de produire, de consommer et d'apprendre. En expérimentant des formes inédites de fabrication par soi-même des biens de consommation, inspirées par un principe de libre accès aux outils et aux savoirs, ils ambitionnent de transformer leur environnement, leur vie quotidienne, voire la société tout entière. Cet ouvrage, issu d'une enquête au long cours, nous ouvre les portes d'une trentaine de hackerspaces, fablabs, hacklabs et autres tiers-lieux en France et à l'étranger (Allemagne, États-Unis, Sénégal) afin de comprendre ce que font concrètement les makers et l'impact de leur action sur le travail, l'économie, l'écologie, la formation, le droit, l'art ou les sociabilités. En analysant les valeurs communes comme les tensions qui structurent le monde du " faire ensemble ", il prend au sérieux ses promesses de rupture avec le capitalisme et l'ordre industriel dominant pour les interroger. À quelles conditions ces nouveaux modèles de travail et de coopération constituent-ils une alternative durable pour la société de demain ?

Préserver et développer les tiers-lieux fondés sur la logique des communs

Coopérer Pour Entreprendre

Retours et interprétations du séminaire consacré aux Tiers-Lieux, FabLabs et CAE du 26 novembre 2019 à Strasbourg. Cette journée s’inscrit dans la dynamique de recherche-action “Agir par les communs”. Co-initiée courant 2019 par plusieurs acteurs, “Agir par les communs” se fonde sur le postulat suivant : les tiers-lieux et fablabs sont des espaces où s’expérimente l’action par les communs.

Le coup d’État numérique

Virginie Lepetit, Courrier International, Hors-série N°82

Le 6 janvier, quand les partisans les plus zélés de Donald Trump ont pris d’assaut le Capitole, à Washington, le thème de ce hors-série était déjà arrêté depuis longtemps. Cet événement, fomenté en grande partie sur la Toile, et les réactions qui l’ont suivi, notamment le bannissement de Donald Trump de Twitter et la traque numérique des assaillants, n’a fait que renforcer notre conviction sur la nécessité de ce hors-série dont de nombreux articles posent la même question : Internet menace-t-il la démocratie ?

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