Les tiers-lieux à l’horizon 2020

Le 13 juin dernier nous avons signé une convention avec la Région Nouvelle-Aquitaine visant à atteindre un maillage de 300 tiers-lieux à horizon 2020, tout en aidant à la pérennité des modèles. En effet, les tiers-lieux doivent faire face à un double enjeu. Tout d’abord, garantir une répartition équilibrée dans les territoires, sachant qu’aujourd’hui 60% des tiers-lieux sont situés en ex-Aquitaine, 30% en ex-Poitou-Charentes et 10% en ex-Limousin. L’effort sera concentré sur l’ex-Limousin et l’ex-Poitou-Charentes. Il s’agit ensuite de veiller à la pérennité / viabilité des tiers-lieux, ce qui passe par une professionnalisation pour structurer leur activité économique, et pour créer et pérenniser des emplois non délocalisables.

Un signal fort pour les acteurs locaux

Du côté de l’institution régionale, il existe une réelle volonté de maintenir la créativité dans le monde des tiers-lieux, de ne pas figer les choses et de laisser les acteurs s’organiser autour du sujet. Dès le départ, la Région a su reconnaître un signal faible au coeur de Pomerol, dans un tout petit lieu (l’Arrêt Minute) qui a ensuite permis de créer une politique régionale à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine. Les ingrédients étaient réunis pour générer une relation de confiance entre nous.

Aujourd’hui, ce soutien signifie à tous les acteurs engagés en rural, en métropole, partout dans la région, que l’on compte dans le paysage.
À travers ce soutien, la Région nous aide à contribuer à de nombreux défis ; nous essayons tous de trouver des solutions alternatives pour redynamiser des centres-bourg qui se désertifient, en créant des projets qui polarisent, concentrent et regroupent des acteurs associatifs, entrepreneuriaux, sur des lieux communs fabriqués socialement. Ce soutien nous permet de contribuer à une économie locale par la coopération et d’être une terre d’accueil pour les personnes qui souhaitent s’installer en région. Le soutien régional aux tiers-lieux nous permet également de développer des alternatives dans tous les domaines d’activités à travers des lieux transdisciplinaires, de proposer des lieux ouverts à tous, de valoriser les compétences et les savoirs-faire, voire de réinitialiser certains secteurs et filières d’activités. Cela nous permet aussi de maintenir des services de proximité en favorisant l’installation de lieux qui répondent aux besoins de réalisation des personnes.
C’est tout cela pour nous les tiers-lieux.

Cela fait 7 ans que l’on travaille avec la Région et que l’on fait des tiers-lieux ; c’est l’âge de raison, paraît-il. Nous sommes désormais 6 salariées dans la structure, nous travaillons avec 25 relais locaux de compétences qui constituent notre équipe élargie, et la SCIC regroupe 96 sociétaires. Après une phase de création, nous nous inscrivons désormais dans une phase de transmission. Nous avons accompagné une centaine de lieux et nous souhaitons dorénavant transmettre ces méthodes d’accompagnement pour que les porteurs de projets soient accompagnés au plus près de chez eux, par des relais locaux qui connaissent l’écosystème local, les spécificités du territoires, afin de ne pas faire de « hors sol ».

À travers cette convention et tous les efforts que l’on va fournir ces trois prochaines années, nous espérons continuer de démontrer qu’il ne s’agit pas d’un effet de mode. Il y a toujours eu des initiatives de coopération, aujourd’hui il y a les tiers-lieux et demain nous saurons nous réinventer, mutualiser autre chose, transmettre nos pratiques et créer du commun.

Un soutien régional prégnant

Le plan triennal que nous avons conçu comprend trois volets.

Volet 1 : promotion, animation, communication
Ce premier volet relève de l’animation du réseau au moyen d’événements et de rendez-vous récurrents qui font le lien dans les territoires au fil du temps. Ce volet comporte également des temps d’incubation dans les ex-régions Limousin et Poitou-Charentes pour éviter aux porteurs de projets de se déplacer au QG à Floirac ; cela nous paraissait essentiel compte tenu de la taille de la région.

axe 1 // maillage, aménagement du territoire dans lequel on retrouve la Grande Vadrouille des Tiers-Lieux, le Suivez le Groom et le centre de ressources au Quartier Génial, la prise de contact puis l’accompagnement des porteurs de projets.
axe 2 // animation réseau avec l’organisation de 8 Petits Ramdam durant les prochains mois, la poursuite des visioconférences thématiques, l’organisation d’événements « Hack ton QG » pour valoriser les initiatives rurales en métropole, et la coordination et le développement des relais locaux de compétences.
axe 3 // visibilité, mutualisation communication, indicateurs et impact au travers des infographies annuelles, des newsletter mensuelles, de l’annuaire des tiers-lieux, d’ateliers de sensibilisation, de présences terrain (salons, inaugurations, comités de pilotage…), de l’accompagnement des réseaux locaux et bien sûr, du Grand Ramdam des tiers-lieux qui reviendra en mai 2019.

Volet 2 : accompagnement individuel des tiers-lieux
Ce volet vise à apporter un soutien en ingénierie pour des porteurs de projets en questionnements, au pied d’une marche qu’ils n’arrivent pas à franchir, ou en cours d’interrogations sur leur avenir et l’avenir de leurs emplois. Ce volet devrait nous permettre d’accompagner une soixantaine de projets de façon personnalisée. Cela pourra également nous permettre d’identifier des projets pilotes, un peu singuliers, que l’on pourrait modéliser grâce au programme de recherche, pour les rendre ensuite plus faciles à déployer.

axe 4 // durabilité, accompagnement individuel des tiers-lieux grâce à la Grande Échelle dont vous pouvez retrouver toutes les informations ici : audit-siteweb.fr/cooptldevgrande-echelle

Volet 3 : programme de recherche et développement
Après 7 ans d’activités, nous sentons poindre un risque de dévoiement du mouvement des tiers-lieux. L’objectif de ce plan de recherche est de raconter ce que l’on fait et de s’adosser au monde académique afin de documenter nos actions, modéliser, partager au maximum ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas pour « faire tiers-lieu ». En ligne de mire, un travail autour de la Responsabilité Sociale des Organisations des tiers-lieux. Aussi, de nombreux partenariats feront jour dans cet esprit.

axe 5 // organisme de formation et programme de formation mutualisés, professionnalisation des acteurs : la Coopérative des Tiers-Lieux va travailler sur la modélisation avec les tiers-lieux qui proposent de la formation, une plateforme mutualisée pour faire valoir ce qui est produit au sein de nos tiers-lieux et organiser de façon collective une offre au bénéfice des populations.
axe 6 // impact territorial des tiers-lieux par la coopération grâce au développement de nombreux partenariats pour les tiers-lieux avec, entre autre, l’ARACT Nouvelle-Aquitaine et l’AFNOR sur le volet « Bien être au travail », les Coopératives d’Activités et d’Emploi, l’ADIE, Pôle Emploi et d’autres structures d’accompagnement à la création d’activités pour favoriser la « Découverte des tiers lieux »

1,2M€ seront consacrés à ces trois volets dont 405 905 euros du Conseil régional, 615 327 euros de l’Union européenne (FEDER) et 185 000 euros d’autofinancement de la part de la Coopérative Tiers-Lieux.

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